Asako I & II
価**ー
PS4で普通に観れるとは・・・
フランス人のJonさんの熱いレビューを読み、映画「寝ても覚めても」の海外タイトルである「Asako I & II」のBlu-rayを購入。リージョンとか違うかもしれないと思っていたが、あっさりと視聴できて拍子抜け。言語は日本語1・2のみ、字幕は英語字幕の有・無の切り替えだけ。特典映像として、濱口監督が2003年に8ミリカメラで撮った「何食わぬ顔(43分)」と、「第56回ニューヨーク映画祭での濱口監督のインタビュー映像(27分)」が収録されている。さすがに国内版Blu-rayほどに楽しめる特典ではなかったが、何より国内版の半額ほどで購入できたので、本編のみ楽しめれば良いという方にはオススメ(といっても、今ではアマプラでも普通に見られるけれど)。ディスクには本作のアイドル的存在である猫「ジンタン(パッケージでは朝子の足元にいる)」が、自分が主役だと言わんばかりに印刷されている。あと、Jonさんも少し触れていたが、「Asako I & II」の予告編ではJuliette Armanet (ジュリエット・アルマネ)が歌う「A la folie」を日本語歌詞に変えた「激しく」が流れていたので、収録されてないかなと期待したが入ってなかった、残念。
L**D
Vertiges de l'amour (III)
N’exagérons rien. Ce n’est pas parce qu’aucun des réalisateurs japonais actuels n’arrive vraiment à la cheville de leurs aînés qu’il faut s’exciter outre mesure dès que quelqu’un d’un peu talentueux arrive à émerger. On peut ainsi quelque peu s’étonner qu’Arte consacre un coffret bien rempli à Ryusuke Hamaguchi alors que la plupart des derniers films de Shohei Imamura, pour se limiter à un seul exemple, ne se trouvent plus depuis belle lurette : s’il y en a un qui mérite un tel coffret avec copies améliorées, livret et suppléments, ce serait peut-être plutôt lui, non ? Une fois cela posé, ce coffret est une aubaine pour qui s’intéresse au cinéma japonais récent, et je ne doute pas que ceux qui découvriront ce cinéaste avec Drive My Car, film particulièrement bien reçu par la critique à Cannes en 2021 et sortant dans les salles françaises en août, seront ravis de découvrir ses films précédents dans un tel écrin.Même s’il a des jours moins fastes, je préfère pour ma part un Hirokazu Kore-eda à Ryusuke Hamaguchi, mais d’une part j’écris ceci avant d’avoir vu son nouveau film, d’autre part j’ai découvert les précédents dans le désordre (c’est-à-dire dans l’ordre de leur distribution française dans les salles) et je n’ai pu manquer de me dire que s’il y a déjà des constantes dans les films de lui que l’on a pu découvrir, il est de toute évidence en progrès à chaque nouvel opus. Je n’ai guère de doutes sur le fait que ceux-ci sont plus marqués encore dans Drive My Car. Notons d’ailleurs qu’après ce qui pour nous a pu apparaître comme une pause - le seul film de lui sorti entre-temps chez nous étant son film de fin d’études, Passion, qui date de 2008 - ce sont pas moins de deux films qui ont été présentés dans des festivals en 2021, d’abord à Berlin, puis à Cannes. Espérons voir l’autre – Wheel of Fortune and Fantasy – assez rapidement aussi, et pas seulement Drive My Car.Dans les entretiens vidéo avec le responsable du cinéma sur Arte, Olivier Père, Ryusuke Hamaguchi détaille bien son parcours et le fait qu’étant donné qu’au Japon il n’existe plus vraiment de « film du milieu » (pour reprendre la terminologie qui s’est imposée un temps en France) mais seulement des grosses productions et des films indépendants à petit budget, il se définit comme résolument indépendant. Passion, film très abouti pour un film de fin d’études (et qui a donc été distribué chez nous après Senses et Asako I & II), a préludé à d’autres films qui n’ont pas trouvé le chemin de nos salles avant la sortie de ce projet un peu fou qu’était Senses – rappelons que le film, d’une durée excédant les cinq heures et découpé en cinq épisodes, a été distribué en trois parties. Proche de la mini-série et pourtant conçu intégralement pour le cinéma, Senses bénéficie grandement de l’épaisseur de la durée pour étoffer ses personnages principaux et arriver à en donner presque tout autant aux personnages secondaires. Avec ses personnages féminins approchés avec finesse et profondeur, Senses a provoqué un relatif engouement qui fait que c’est lui qui a mis Hamaguchi sur le devant de la scène. Ne l’ayant pas revu pour l’occasion, je n’en dirai pas plus, mais il est évident que beaucoup se porteront avant tout sur ce film-là, et ce n’est que justice. Dans ces conditions, la question qui se pose est : les deux autres opus valent-ils que l’on se porte sur le coffret plutôt que sur la seule édition séparée de Senses ?Passion, pour intéressant qu’il soit et pour être mieux qu’uniquement un brouillon des films suivants, est donc un film de fin d’études. L’accomplissement n’en est que plus éclatant, mais il faut tout de même avouer que cela se sent un peu. Ne serait-ce qu’en raison du côté parfois un peu fruste de la vidéo utilisée – en 2007-08, le matériel n’était pas aussi bon, quand il n’était pas de pointe, que quelques années plus tard – et de la moindre élaboration de certains plans, qui trahissent quelque peu leur origine pas encore complètement professionnelle. Cela dit, il y a là déjà beaucoup de maîtrise. Très influencé par John Cassavetes – Hamaguchi a souvent cité Husbands comme une de ses découvertes déterminantes, et on ne peut de toute façon pas ne pas y penser en voyant le film – Passion ne repose pas autant sur l’improvisation de ses acteurs, et cela se sent (là aussi, il y a une certaine raideur, dont est très conscient Hamaguchi avec le recul). Le script, un peu surécrit, trahit lui aussi le premier essai, et la volonté de trop en dire. Cela dit, le tour que prend sa réflexion sur les errances du désir, des relations amoureuses et amicales intéresse tout du long, malgré les relatives raideurs et les maladresses.Moins maladroit, Asako I & II ne frappe pas quant à lui par la grande acuité de sa réflexion sur l’amour, ce qu’on lui a parfois reproché. Voire. Comme les explications que donne le réalisateur l’indiquent, le film ne se veut ni strictement réaliste ni franchement onirique. Son titre original – se traduisant par quelque chose comme « y penser jour et nuit » - a conduit pour la distribution internationale à choisir ce Asako I & II, le I & II ayant achevé de convaincre le cinéaste que l’essence de son film s’y retrouvait : deux moments de la vie d’Asako face à ses deux amours, mais aussi le jour et la nuit, la réalité et le rêve, etc. L’intérêt du film – au-delà de ce qu’il dit du rapport de son personnage à deux formes d’amour, le sublime et le quotidien – réside essentiellement dans le fait que son apparent réalisme est travaillé pour faire émerger autre chose, mettons le surréel. Asako I & II est un film d’amour fou qu’aimeraient sans doute les surréalistes, avec une esthétique tellement réaliste – accentuée évidemment par la captation numérique – qu’elle arrive à dévoiler autre chose dans le réel apparemment le plus strict. Autrement dit : la relative platitude que l’on a pu reprocher au film existe, sans nul doute, mais elle fait aussi pleinement partie de son projet esthétique. Evidemment, sur un tel sujet, on peut trouver tous comptes faits que le romantisme un peu noir et malade du Vertigo d’Alfred Hitchcock est bien préférable. Cependant, même un peu trop platement réaliste la plupart du temps, même s’il regarde (de façon tout à fait assumée et sans s’y cantonner) vers le roman-photo, même si un peu trop sur la réserve – comme son héroïne, dont la réserve rêveuse est admirablement restituée à l’écran par Erika Karata – Asako I & II reste en mémoire. Le charme naturel de ses acteurs, en outre tous très bons (mention spéciale à Masahiro Higashide dans son double rôle), y est évidemment pour beaucoup. Le sens du lieu de Hamaguchi aussi – celui-ci était déjà notable dès Passion – et le fait qu’il sait y inscrire ses personnages.Au total, des films peut-être pas exceptionnels mais qui proposent tous quelque chose d’aimable, plus ou moins riches et fins, non dénués de charme, voire de moments de grâce. Assez pour donner envie de suivre le parcours de ce cinéaste, à commencer par ses deux opus présentés dans les festivals et les salles en 2021.EDITIONS FRANCAISES ARTE VIDEO (2019)Les trois films sont sortis en éditions séparées. Un coffret les réunissant comprend en outre un livret très éclairant d’une soixantaine de pages : y figure notamment un long entretien avec Dimitri Ianni, qui complète parfaitement celui que l’on trouve en vidéo, disséminé sur plusieurs disques, avec Olivier Père. Un making-of est en outre proposé pour Asako I & II.Les masters, tous numériques au départ, sont de très bonne qualité. VOSTF uniquement.Ma notation irait de 3-3,5 pour Passion à un solide 4 étoiles pour Senses et Asako I & II. Le coffret, avec son accompagnement bien conçu, vaut de toute façon globalement son bon 4 étoiles et est à préférer si l'on compte ne pas se limiter à un seul de ces trois films.
X**.
Version douteuse
Version japonaise avec sous-titres anglais pour une vente en France : ce serait bien de le dire ! Rien n'est mentionné sur la version, que ce soit sur le site ou sur l'article.En outre, le produit ressemble aux copies chinoises d'il y a 15 ans...
A**U
J'avais demandé un emballage cadeau !
Pour offrir en cadeau d'anniversaire.
J**N
Que je sois endormi ou réveillé...
C'est grâce à Arté qu'on a l'immense chance récemment de découvrir Ryusuke Hamaguchi. Traînant derrière lui une carrière déjà bien entamée de 17 longues années, ses films n'ont jamais été distribués en France. Après "Senses" sorti en 2018 et avant "Passion" sorti en novembre 2019, il était temps de visionner "Netemo Sametemo" (traduction: "Endormi ou réveillé", "que je sois endormi ou réveillé") rebaptisé "Asako I & II" chez nous. Avec une bande annonce fantastique bercée principalement par la douce voix d'Erika Karata (L'actrice jouant le rôle principal d'Asako) et de "A la Folie" de Juliette Armanet en version japonaise, il est difficile de contenir mon enthousiasme. Il faut dire que cet avant-goût avec quelques arrangements pourrait presque passer pour un spot publicitaire pour des cosmétiques ou même un site de rencontre. Je suis persuadé que ça passerait crème au Japon (peut-être moins en France où on préfère généralement les trucs un peu plus dynamiques). Dès les premières secondes, on est directement charmé par la beauté naturelle de la nouvelle muse du Japon, Erika Karata, véritable découverte!Alors qu'en est-t-il du film exactement? Un pitch qui laisse transparaître une histoire d'amour lambda, mais c'est sans compter la petite touche de Hamaguchi qui laisse une empreinte fantastique à son œuvre laissant son personnage principal tiraillé par le passé, rêvant éveillée alors que tout son entourage évolue au cours de l'histoire. Le film démarre rapidement et laisse que très peu de temps au premier amour d'Asako, Baku (Masahiro Higashide), de se faire une place dans l'histoire. Et pourtant cet amour bref aura un impact conséquent sur la vie de la jeune fille qui aura du mal à s'en remettre. Baku est un jeune homme insouciant, très égoïste, ses apparitions et disparitions constantes laissent toujours derrière elles une empreinte imaginaire, notamment car il promet toujours à Asako de revenir la chercher. Il faut savoir que le Baku, à l'origine, est un démon du folklore japonais qui se nourrit des rêves des gens. Le parallèle est ici fait par le réalisateur, comme si le démon avait pris forme humaine et les conséquences de ses actes sont destructrices pour Asako qui est complètement aveuglée par leur amour de jeunesse. Après plusieurs années, elle rencontre par hasard Ryohei (Masahiro Higashide, oui encore lui, il en a de la chance hein?) , le portrait craché de Baku. Il partage les mêmes traits mais est beaucoup plus attentionné et terre à terre. Leur relation a beaucoup de mal à démarrer, Asako est perturbée et Ryohei a beaucoup de mal à comprendre la situation. Le grand tremblement de terre de 2011 sera le déclic du nouvel amour de la jeune femme. Mais alors que leur relation semble partie pour durer, Asako revoit une amie d'enfance et apprend par la même occasion le retour de Baku.Ryusuke Hamaguchi semble se détacher petit à petit des codes et mœurs Japonais. Comme dans "Senses", il accorde ici beaucoup d'importance au toucher et à la communication. A la première rencontre avec Ryohei, Asako n'hésite pas à lui poser des questions personnelles, à le dévisager et à toucher son visage directement. Elle ne rechigne pas non plus à dire ce qu'elle ressent, une foule de sentiments qui sont habituellement très peu exposés dans les films Japonais. On ne cherche cependant pas à nous vendre une histoire d'amour à l'eau de rose, la fin du film n'hésitant pas à nous remettre en place. Asako sait ce qu'elle veut mais semble retenue par ses sentiments passés mélangeant rêve et réalité, ou plutôt refusant le passage à la réalité morne alors que ses amies continuent leur bout de chemin. Ses actes auront pour conséquence de la réveiller, mais les choses brisées resteront brisées. Il n'y a pas de miracle, tel le dernier moment du film, les yeux portés sur la rivière qui n'hésite pas à nous faire une petite piqûre de rappel sur la vie. Les musiques de Tofubeats font mouche, très discrètes mais toujours au bon moment. Le thème électronique qui démarre lors de certains passages avec Baku est superbe et la chanson de fin "River" a même droit à son clip avec la somptueuse Erika Karata, qui est officiellement devenue ma Baku!
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